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Trois amis  Format imprimable  Format imprimable (pour imprimer le conte)

Sur la mer-océan, sur l'île Bouyan, habite le chat savant endormeur enjôleur. Autour de la maison, sur les arbres et les buissons poussent des contes et des chansons. Le chat savant les cueille, les ramasse, dans sa cave les entasse. J'y suis allée par une nuit noire, j'ai volé au chat une histoire. Si ça vous plaît, vous n'avez qu'à écouter.

Dans la forêt, dans la clairière, dans une petite chaumière vivaient trois camarades, trois amis, trois frères:

un moineau, une souris et une crêpe au beurre.

Ils travaillaient, s'entraidaient de leur mieux - le moineau allait chercher les provisions, la souris coupait le bois et allumait le feu, et la crêpe au beurre faisait cuire la soupe. Mais quelle soupe! Epaisse, grasse, beurrée, parfumée…

Le moineau disait:

- Une soupe pareille, même le roi des rats ne s'en offre pas tous les dimanches. Et nous, c'est chaque soir comme ça!

La crêpe au beurre répondait:

- C'est parce que, avant de servir, je plonge dans la marmite, je m'y tourne-retourne, clapote-barbote - et voilà la soupe beurrée, assaisonnée.

La souris à son tour:

- Et moi, je ronge le bois fin-fin pour qu'il brûle bien, j'attise le feu du bout de ma queue, la soupe cuit encore mieux!

Et le moineau qui reprenait:

- Et il faut voir avec quoi elle est faite, cette soupe! Rien que des produits de premier choix. Un champignon par ci, une poignée d'orge par là, deux feuilles de chou, quatre pois chiches, c'est ça qui fait la soupe riche!

Et tous les trois, ils disaient en chœur :

- Ah, la bonne soupe, bien faite, bien cuite, bien mitonnée, bien assaisonnée!… Donnez m'en encore une assiette, s'il vous plaît !

Un jour, le renard qui passait par là a vu par la fenêtre la crêpe assise au coin du feu. Une belle crêpe au beurre, toute ronde, toute dorée, croustilla-a-ante ! Le renard l'aurait bien mangée, mais la crêpe ne sortait jamais de la maison et la porte restait fermée au loquet. Alors, voilà le renard qui s'en va trouver le moineau dans la forêt et qui soupire :

- Mon pauvre ami! Mais tu te tues au travail ! Quand je pense que tes compagnons ne font rien de la journée, ça me fait vraiment de la peine.

Le moineau dit que les autres travaillent aussi, chacun dans sa partie. Mais le renard hoche la tête avec pitié :

- Tu appelles ça travailler? Un fagot de bois à couper, la soupe à mettre au feu, et reposez-vous donc! Tandis que toi, tu cours les bois du lever du jour à la tombée de la nuit. Je voudrais bien voir la crêpe en faire autant! Pas de danger qu'elle accepte, la grosse paresseuse!

Et sur ces bonnes paroles, le renard s'en va.

Le renard s'en va et le moineau reste là, à réfléchir. Il se dit:

- Mais il a raison, le renard! C'est moi qui fais tout le travail. Ce n'est pas juste. On va y mettre bon ordre, et pas plus tard que tout de suite!

Le moineau est rentré à la maison, il s'est fâché, il a crié, tapé du pied. Comme quoi, il en avait assez de faire seul le gros de l'ouvrage. Et que demain c'est la crêpe qui ira chercher les provisions. La souris fera la soupe, et pour ce qui est du bois, lui, moineau, en fait son affaire.

Bon, bon, c'est d'accord!… Et le lendemain matin la crêpe s'en est allée au bois, panier au bras, cueillir les champignons, gauler les noix.

La crêpe roule à travers bois, ramasse des coquilles de noix; elle roule sur la mousse humide, ramasse une cosse de pois vide; en passant sous le chêne vert elle trouve un cèpe mangé aux vers et en traversant l'herbage, elle cueille un oignon sauvage. Un peu pourri, mais ça fait rien. Que voulez-vous, elle ne sait pas, la pauvre! Elle n'a pas l'habitude.

Juste comme elle se dit qu'il est temps de rentrer à la maison, voilà le renard que sort son museau pointu de dessous les branches. Et il attrape la crêpe par son bord doré, beurré, croustillant.

Ouille!… La crêpe a crié. Et le renard a crié. C'est qu'elle est chaude, la crêpe, brûlante comme au sortir du four. Le temps que le renard lèche son museau échaudé, et la crêpe est déjà loin. Elle roule vers sa maison aussi vite qu'elle peut. Et elle boite, la pauvre! Le coup de dents du renard lui a enlevé un bon morceau. Alors, pour rouler, ce n'est pas pratique.

Et à la maison, pendant ce temps les choses n'allaient pas beaucoup mieux.

Le moineau a voulu couper le bois "fin-fin pour qu'il brûle bien" et il a attaqué la bûche à grands coups de bec. Mais le bois, ce n'est pas une cosse de pois, ça ne se fend pas facilement. Le moineau s'est obstiné, la bûche n'a pas cédé, c'est le bec du moineau qui s'est tordu.

La souris, de son côté, avait préparé la soupe. Elle avait fait de son mieux, mais ce n'était quand même pas ça. La souris s'est dit: "Comment fait-elle déjà, la crêpe? – "Je plonge dans la marmite, je clapote-barbote et voilà la soupe prête…" Bon, je vais en faire autant."

La souris a plongé dans la marmite. Elle a été ébouillantée, elle a failli se noyer, elle n'a jamais su comment elle s'en est tirée. Elle a couru dehors, elle s'est assise sur le seuil, a pleuré. Sa fourrure ébouillantée pèle, elle a le bout de la queue qui tremble. C'est qu'elle a eu peur, pensez donc!

Là-dessus la crêpe arrive, en se dépêchant, en boitant. Elle voit ses deux amis assis sur le seuil côte à côte. Le moineau a le bec tordu, la souris a sa fourrure mouillée et le bout de la queue qui tremble, Et ils pleurent, ils pleurent…

- Eh bien, nous voilà jolis, tous les trois! a dit la crêpe. Mais qu'est-ce qui nous a pris de vouloir changer de métier? Le travail qui nous convient, on le fait bien et tout le monde en profite. Tandis que ce qu'on ne sait pas faire ennuie la maisonnée entière et après il faut le refaire.

Le moineau, de honte, s'est caché la tête sous l'aile. C'est encore les deux autres qui ont dû le consoler.

Et, après, les trois amis se sont remis à vivre comme avant, le moineau à chercher les provisions, la souris à couper le bois et la crêpe au beurre à cuire la soupe. Et tout le monde en été satisfait. Sauf le renard, bien sûr. Mais à celui-là, on ne lui a pas demandé son avis.


Aujourd'hui encore, les trois amis vivent dans leur chaumière au milieu des bois. J'y étais, on m'avait invité. Il y avait de la bonne soupe épaisse, beurrée, parfumée. On m'en a donné une assiette – je n'en ai pas laissé une miette. On m'en a donné une soupière – j'ai failli avaler la cuillère. On m'en a donné un pot plein – je n'en ai pas laissé un brin. On m'en a donné un chaudron – j'ai manqué faire un trou au fond. Et depuis, on ne m'a jamais plus réinvité, Je me demande bien pourquoi…







Les contes sont la propriété de leurs auteurs.
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Isabelle de contes.biz