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Le Mariage Maléfique  Format imprimable  Format imprimable (pour imprimer le conte)

Nouvelle

Chapitre I

Ce matin là, Hélène était assise dans le parc, occupée à lire un livre lorsqu’elle reçut la visite de l’inspecteur Lewis chargé d’éclaircir le mystère de la mort de John.

- Bonjour Madame.

- Bonjour, répondit-elle avec un sourire où pointait une légère interrogation.

- Je suis l’inspecteur Charles Lewis chargé d’enquêter sur la mort de votre défunt mari John Graham.

- Enchantée Monsieur, lui répondit Hélène d’un air accueillant.

- Vous n’avez pas l’air aussi folle qu’on le prétend, lui dit l’inspecteur la voyant lire avec tant d’attention l’ouvrage qu’elle avait en mains.

- En effet Monsieur je ne suis pas folle du tout, j’ai plusieurs fois raconté l’histoire de la mort de mon mari mais personne ne veut me croire.

- Pouvez-vous, si cela ne vous dérange pas, me la raconter à nouveau car d’après ce que j’ai cru entendre, vous affirmez que le dénommé Marc Paul qui, j’ose vous le rappeler, est décédé, serait le responsable de la mort de votre mari.

- Non pas le moins du monde, mais je suis obligée de tout vous raconter depuis le début afin que vous puissiez comprendre pourquoi j’affirme que John n’est pas mort de la manière dont tout le monde veut le croire.

Marc et moi étions des amis d’enfance. Pour moi il n’était qu’un ami mais pour lui j’étais la femme de sa vie. La première fois qu’il m’avoua ses sentiments je lui dis qu’il valait mieux ne pas mettre ce genre de sentiment entre nous et que dans notre intérêt nous devions rester amis. Je pensais qu’il avait compris mais quelques mois plus tard il revint à la charge.

Ce soir-là nous en étions à notre énième dispute et toujours pour le même motif : il voulait m’épouser, moi non. Pour soit disant se faire pardonner, il m’invita à dîner au restaurant, mais cette fois-ci, pour ce qu’il appelait un dîner d’ami. J’acceptai avec plaisir car malgré toutes nos disputes j’avais de l’affection pour Marc. Assis devant un excellent veau en sauce, Marc introduisit de manière subtile une autre demande en mariage dans notre conversation. Je me hâtai de lui rappeler la raison de notre dîner. Il me dit que sa patience avait des limites et qu’il ne fallait pas en abuser. Je lui répondis à mon tour qu’il n’était pas le maître de mes sentiments, qu’en amour il n’y avait pas de double jeu : soit on aimait, soit on n’aimait pas et qu’en ce qui me concernait, je ne l’aimais pas. Le dîner tourna vite à la dispute. Très irrité, il

quitta précipitamment le restaurant. Je ne l’avais jamais vu dans cet état. Quelques instants plus tard, j’entendis le crissement des pneus de sa Mercedes décapotable. Il me laissa plantée là, sans même régler la note ; ce que je fus obligée de faire. De retour chez moi je reçus un appel de l’hôpital m’annonçant que Marc avait eu un accident. Affolée, je partis pour l’hôpital où je me rendis à son chevet. Là, avec le peu de force qui lui restait, il me confirma son amour et me demanda pardon de ne pas s’y être mieux pris, puis il s’éteignit à jamais.

Chapitre II

Abattue et désemparée, je retournai à mon appartement, décidée cependant à ne pas me replier sur moi, je pris la décision de me rendre le lendemain, jeudi, à une exposition de peinture d’artistes européens dont on m’avait beaucoup parlé. Là je rencontrai un beau et séduisant amateur d’art du nom de John Graham : ce fut le coup de foudre. Nous eûmes un petit différent à propos d’un tableau de Picasso que nous trouvions beau tous les deux. Devant mon intransigeance, il finit par me le céder. Après avoir échangé quelques paroles il déclara que nous avions beaucoup de points en commun et que nous pourrions faire plus ample connaissance en nous installant dans le salon de thé aux fauteuils confortables de la galerie d’exposition. Nous en arrivâmes à parler de la mort de Marc et je lui suggérai de m’accompagner à son enterrement car je ne voulais m’y rendre seule, ce qu’il accepta volontiers.

Vendredi nous nous rendîmes aux obsèques de Marc puis John me raccompagna chez moi. Une fois John parti, j’eus, je ne sais trop pourquoi l’envie de lire un livre que m’avait offert Marc. Je l’ouvris sans m’en rendre compte à la page vingt, qui je vous le rappelle inspecteur, est la date du décès de Marc, et là, une tâche de sang faisait ressortir un passage qui disait : " Souviens-toi de moi ". Effrayée, je lançai le livre le plus loin de moi, puis j’entendis une voix répéter : " Ne m’oublie jamais ". C’en était trop ! Je cédai à la panique mais réussis progressivement à me convaincre que mon imagination me jouait des tours car j’étais très fatiguée, et qu’après une bonne nuit de sommeil tout irait pour le mieux.

Trois mois plus tard, un samedi matin par une belle journée ensoleillée, je reçus la visite de John. Cette fois-ci le but précis de sa visite était de me demander en mariage. Je réussis à dissimuler ma joie et lui promis de bien y réfléchir puis il me quitta.

Dès son départ je téléphonai à ma meilleure amie, Laurence pour lui faire partager mon bonheur. Lorsque je lui dis que j’avais l’intention d’accepter la demande de John, un souffle glacial qui me donna des frissons envahit la pièce et un tonnerre à vous glacer le sang gronda malgré le beau temps qu’il faisait. Les meubles grincèrent et les fenêtres claquèrent, une odeur bizarre envahit mon salon. Laurence qui habitait à deux rues de chez moi m’affirma qu’elle n’avait rien entendu. Inquiète au début, mon bonheur finit par étouffer le sentiment de crainte qui m’habitait.

Chapitre III

Une semaine plus tard, John et moi nous marrions.

La cérémonie eut lieu en l’église Santa Maria de Venise. Grâce à des connaissances bien placées, ce fut le pape qui célébra la messe de mariage.

Les murs blancs de l’église formaient un beau contraste avec les bancs en chêne vernis qu’ornaient de superbes bouquets de roses blanches dont la délicieuse odeur embaumait l’église.

Les invités avaient revêtu leurs plus beaux habits de fête, car quoi qu’on en dise, la cérémonie de notre mariage s’était déroulée dans un cadre très luxueux.

Ma robe blanche de chez Gauthier aux manches d’organza était dotée d’une traîne d’environ trente mètres. Un voile recouvrait mes cheveux qui étaient retenus en un chignon autour duquel il y avait une couronne de fleurs blanches et vertes. John quant à lui était, je ne sais trop comment le décrire inspecteur. Il était ce jour-là l’homme le plus beau du monde, il était vêtu d’une redingote noire sous laquelle il portait une chemise blanche. Ses cheveux gominés mettaient en valeur son visage aux traits illuminés. Sans vouloir me vanter, je peux affirmer avec certitude que nous étions le plus beau couple du monde. Les demoiselles d’honneur quant à elles étaient parées tel des princesses, elles portaient des robes en dentelle couleur saumon et avaient chacune un serre-tête assorti qui retenait leurs cheveux en arrière ; mon alliance était la cerise sur le gâteau : elle était en or sertie de diamants, l’or de ma bague ayant même appartenu à une des bagues de Louis XIV. Après la cérémonie, nous nous rendîmes au "Vénizia" en un long cortège de gondoles somptueusement décorées. Le cocktail qui y fut organisé comprenait un buffet pour au moins cinq cents personnes, mais très vite, John et moi nous nous échappâmes pour nous envoler pour Paris où nous devions passer notre lune de miel.

Chapitre IV

Dès notre arrivée, une limousine de location nous attendait et nous déposa au Ritz où la suite nuptiale y avait été réservée.

Une fois installés dans la suite luxueuse, John descendit visiter l’hôtel pendant que je contemplais mon alliance, couchée dans le sofa de notre chambre. Brusquement quelqu’un frappa à la porte et de surprise, je laissai tomber ma bague. Lorsque j’allai ouvrir la porte je me rendis compte que ce n’était que le garçon d’étage qui m’annonça que John m’invitait à le rejoindre au restaurant de l’hôtel.Etant déjà habillée, j’avais juste l’intention de me recoiffer et de remettre ma bague, mais quelle ne fut pas ma surprise lorsque je m’aperçue que celle-ci avait disparu. En effet elle était introuvable. Agacée, je descendis rejoindre John qui m’attendait déjà depuis un petit moment. Comme je m’en doutais, John commençait déjà à s’énerver et c’était là un de ses plus grands défauts ; il détestait attendre. Quand je lui expliquai la raison de mon retard il me rassura en me disant que si la bague était tombée dans la chambre, elle n’était évidemment pas perdue et que lorsque nous serions remontés, il se ferait une joie de m’aider à la retrouver.

Pendant notre dîner nous fûmes interrompus à plusieurs reprises par des coups de téléphone adressés à John. Cela avait cessé depuis quelques minutes quand nous fûmes interrompus par un jeune homme à l’allure désinvolte et au comportement agressif. Il saisit John par le col et lui réclama une somme exorbitante que John devait, soit disant, à son patron. Evidemment, n’étant au courant de rien je me mis à crier comme une folle, ce qui attira l’attention des agents de sécurité qui le firent sortir sans le ménager. L’homme qui répondait au nom de Nicolas Valentin, avant de se faire expulser dit ces mots : " Celui qui tente d’escroquer mon patron le regrettera amèrement". Comme vous pouvez vous en douter, je demandai une explication à John qui me répondit qu’avant il avait été un très grand joueur de poker, qu’il avait perdu beaucoup d’argent, et que par conséquent il en devait aussi, notamment au patron de ce Nicolas Valentin ; il me promit qu’il avait arrêté de jouer et que dès que l’on serait de retour il rembourserait le patron de Nicolas Valentin plus connu sous le nom de monsieur X.

Le dîner écourté à cause de cet incident, John et moi remontèrent dans notre chambre. Nous ouvrîmes la porte et là stupéfaction : mon alliance était posée sur une photo de Marc. Surprise et prise de panique, je m’évanouis.

A mon réveil, je certifiai à John que c’était le fantôme de Marc qui venait me punir pour l’avoir oublié mais celui-ci comme la plupart des gens qui m’entourent ne croit pas aux phénomènes surnaturels. Il pensait plutôt que c’était Nicolas Valentin qui nous avait fait une mauvaise plaisanterie. Pourtant j’étais sûre d’avoir fermé la porte à clé en sortant.

Le lundi matin en ouvrant mon armoire ce fut avec effroi que je retrouvai dans mes affaires une robe que m’avait offerte Marc et que j’avais refusé de porter. Comme par hasard la robe que m’avait offerte John se trouvait en lambeaux dans la panier à linge. J’en eus des sueurs froides.

C’en était trop ! je décidai de quitter Paris sur-le-champ. John qui devait trouver depuis quelques temps ma compagnie ennuyeuse n’y fit aucune opposition. Nous prîmes donc le premier vol pour Venise qui était prévu une heure plus tard. Nous fîmes un départ précipité mais ce fut quand même avec stupéfaction que je me rendis compte que j’avais oublié, une fois encore, mon alliance à l’hôtel. J’étais pourtant sûre de l’avoir au doigt, je me rappelais avoir senti une forte pression sur celui-ci en sortant, mais dans la précipitation du départ, je n’y avais pas prêté attention.

De retour à Venise je m’empressai de téléphoner au Ritz pour demander si ma bague avait été vue car j’avais pris la décision de ne plus parler de tous ces faits étranges à John qui ne me croyait jamais ; je fus informée qu’elle était introuvable.

Chapitre V

Le soir même, aux environs de vingt heures, j’étais assise devant mon miroir, occupée à contempler une photo de John quand tout à coup la lumière s’éteignit. L’atmosphère devint pesante, je sentis une force se poser sur mes yeux et une autre lancer la photo de John très loin de moi. Je fus envahie par une certaine torpeur qui m’empêcha de réagir pendant un certain temps que je ne saurais définir. Lorsque je réussis, je ne sais trop comment, à me débarrasser de cette force ou chose car je ne sais par quel nom la nommer, et que je voulus regarder dans le miroir ce qui était présent dans ma chambre ce dernier se brisa. Pétrifiée, je restai assise là sans bouger. Je fus tiré de ce demi-coma par un bruit sourd venant de la pièce voisine puis par la femme de chambre qui criait telle une personne qui aurait vu un fantôme. Je me rendis rapidement dans la pièce voisine et ne tardai pas à me rendre compte que quelqu’un venait de tomber du balcon. Du fond de moi-même je savais ce qui venait d’arriver, mais je préférais ne pas y penser et espérai me tromper. Angoissée, je m'avançai et ce fut non pas avec surprise mais plutôt avec consternation que je découvris que John venait de mourir, le crâne fracassé car il était tombé du balcon. Cela m’étonna fort car il avait le vertige et n’aurait jamais osé s’aventurer près du balcon. C’était donc le fantôme de Marc qui l’y avait conduit et poussé. Le cadavre de John était méconnaissable : ses yeux étaient démesurément ouverts et son visage était marqué par la surprise et l’effroi, sur son torse était inscrit en lettre de sang : " Tu aurais dû m’écouter ", je restai devant son corps horrifiée et épouvantée.

Le mercredi suivant qui je vous le rappelle était le vingt, je retrouvai mon alliance posée sur la photo de John.

- Voilà, inspecteur la raison de ma présence ici: Personne ne veut croire à ma version des faits.

- Madame, répliqua l’inspecteur Lewis, je vous ai écouté sans vous interrompre et voilà ce que je pense: " Monsieur Graham doit une importante somme à Monsieur X, ce dernier veut se venger, il demande à Nicolas Valentin de rechercher ses points faibles et celui-ci apprend ce qui s’est passé entre Marc et vous. Donc il décide d’attaquer John en s’en prenant à vous car John avait promis de rembourser Monsieur X dès votre retour mais il ne l’a pas fait.

- Je n’aurais jamais dû vous raconter cette histoire puisque vous avez la même réaction que les autres. Certes, John a omis de rembourser Monsieur X mais ce n’était pas une raison pour le tuer.

- A moins d’un suicide c’est la seule possibilité logique.

- Je suis sûre que John ne s’est pas suicidé, ce n’est pas du tout son genre mais rien n’est logique dans le surnaturel.

- Je vais mener des enquêtes et vérifier que Nicolas Valentin n’avait pas d’alibi pour cette période. Si je peux vous donner un conseil c’est d’oublier cette histoire et admettre que votre époux a été assassiné par Monsieur Valentin parce que dans le cas contraire vous ne passerez pas moins de dix ans dans cet asile.

-Je préfère passer toute ma vie ici plutôt que de mentir pour vous faire plaisir. J’aime John et je l’aimerais toujours.

Peu de temps après cette entrevue, Hélène et l’inspecteur Lewis furent retrouvés morts. Leurs morts demeurent inexplicables. Une semaine plus tard leurs dossiers ainsi que celui de John Grahm ont été classés pour absence de preuve.







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Isabelle de contes.biz