Conte enfant
 
Fabrique un conte perso

 Conte arabe (60)
 Conte bébé (6)
 Conte chinois (16)
 Conte de fee (77)
 Conte ecole (34)
 Conte enfant (26)
 Conte japonais (32)
 Conte merveilleux (78)
 Conte mexicain (20)
 Conte russe (13)
 Conte tunisien (4)
 Contes africain (71)
 Contes andersen (57)
 Contes animaux (78)
 Contes bretons (16)
 Contes de grimm (139)
 Contes de la becasse (17)
 Contes de la crypte (34)
 Contes de noel (73)
 Contes de perrault (13)
 Contes des milles et une nuit (4)
 Contes du Maroc (3)
 Contes du monde (45)
 Contes écrits par des enfants (97)
 Contes égyptiens (2)
 Contes en ligne (72)
 Contes et légendes (26)
 Contes fantastiques (12)
 Contes hoffmann (12)
 Contes horreur halloween (3)
 Contes inde (32)
 Contes marocain (33)
 Contes scandinaves (7)
 Contes traditionnel (25)
 Fable La Fontaine (31)
 Histoire du conte (11)

 
Le burle  Format imprimable  Format imprimable (pour imprimer le conte)

C’était un village, avec de nombreux et riches paysans, seul l’un d’eux était pauvre, les autres l’appelaient le "Burle" [1]. Il ne possèdait ni vache, ni argent pour pouvoir s’en procurer bien que lui et sa femme eussent bien voulu en posséder une. Un jour il lui dit,
-"Écoute, j’ai une idée, notre parent menuisier va nous sculter un veau en bois que je passerai au brou de noix afin qu’il ressemble à n’importe quel autre veau, avec le temps il grandira et pourra faire une bonne vache. La femme fut d’accord aussi et le parent menuisier leur sculta adroitement le veau, le peignit et fit en sorte qu’il penchât la tête comme s’il paissait.

Le matin, alors que les vaches des autres paysans étaient menées aux pacages, il fit venir le vacher et lui dit :
-Regarde, j’ai un petit veau, mais il est trop petit et doit être porté. Le berger répondit "c’est bon," puis il prit le veau dans ses bras, le porta dans le pré et le déposa sur l’herbage. Le veau resta là debout comme s’il paissait. Le vacher pensa :
-Il va bientôt courir, regarde les autres comme ils paissent bien déjà !

Le soir lorsqu’il voulut ramener le troupeau à l’étable, il dit au veau : _ -Tu peux rester là et manger à satiété et tu peux aussi vaquer sur tes quatre pattes, je n’ai pas du tout envie de te porter. Le paysan se tenait debout près de sa porte en attendant son veau et le vacher : alors que celui-ci poussait le troupeau dans le village sans son veau, il le lui réclama. Le vacher répondit "Il est encore dehors et broute, il n’a pas voulu écouter et n’a pas voulu venir." Le paysan protesta "Quoi, mais je veux récupérer mon bétail !". Ils partirent alors ensemble vers le pacage, mais quelqu’un avait volé le veau car il avait disparu. Le vacher se défendit, "Il a du s’enfuir". Le paysan protesta : "Pas avec moi", il empoigna le vacher et l’entraîna devant le bourgmestre qui le condamna, pour sa négligence, à donner une vache pour le veau perdu.

Ainsi, le paysan et sa femme se retrouvèrent avec la vache tant souhaitée ; ils se réjouissaient mais ils n’avaient pas de fourrage et ne pouvaient rien lui donner à manger, si bien qu’ils durent l’abattre. Ils en salèrent la viande et le paysan se rendit à la ville pour y vendre la peau, pour, avec ce qu’il pouvait en tirer, s’acheter un veau. Sur son chemin il passa près d’un moulin sur lequel un corbeau à l’aile brisée se tenait perché. Prit de pitié il l’emmaillota dans la peau. Mais le temps se fit très menaçant, le vent et la tempête se levèrent si bien qu’il ne put avancer plus avant et revint vers le moulin et demanda à se faire héberger. La meunière était seule à la maison et dit au paysan :
"Là, allonge toi sur la paille" et elle lui offrit une tartine de pain beurrée. Le paysan mangea et s’allongea, sa peau près de lui. La femme pensa ;
"Il doit être fatigué et doit dormir." Là dessus arriva le curé. La meunière l’accueillit avec amabilité et lui dit ;
"Mon mari est absent, traitons donc." Le paysan entendant cela, s’irrita de n’avoir eu qu’une tartine de pain beurré car la femme apportait un riche repas, rôti, salade, gâteau et vin.

Alors qu’ils s’asseyaient pour manger on frappa à la porte.
"Mon Dieu" s’exclama la femme, "c’est mon mari !" Prestement elle cacha son rôti dans le four en céramique, le vin sous un coussin, la salade dans le lit, le gâteau sous le lit et le curé dans l’armoire. Puis elle ouvrit à son mari et déclara "Plaise à Dieu que tu sois là ! Quel temps de fin du monde." Le meunier voyant le "Burle" allongé sur la paille demanda "Que veut le type là ?"
"ah !" dit-elle, "le pauvre bougre est arrivé pendant la tempête et me pria de lui offrir un toit, je lui ai donné une tartine de pain beurré et lui ai proposé la paillasse.
"Je n’ai rien contre, mais donne moi donc quelque chose à manger." La femme déclara :
"Il ne me reste plus qu’une tartine de pain beurré."
"Je me contente de tout" répondit l’homme, "même d’une tartine de pain beurré", regardant le "Burle" il l’interpella et lui ordonna "viens et mange avec moi." Le "Burle" ne se fit pas prier deux fois, se leva pour aller manger. Le meunier vit la peau étendue sur le sol et dans laquelle, le corbeau était caché. Il demanda :
"Qu’as-tu donc là dedans ?"
"Là dedans, j’ai un diseur de vérité" répondit le "Burle"
"Peut-il aussi me dire les vérités ?" demanda le meunier.

"Pourquoi pas ?" répondit le "Burle", "Mais il ne peut raconter que quatre vérités, la cinquième il doit la garder par devers lui." Le meunier était très curieux et dit :
"Qu’il dise donc une vérité !" Le "Burle" tapota la tête du corbeau qui se mit à croasser "croa croa".
"Qu’a-t-il dit ?" demanda le meunier
"D’abord il a dit : sous le coussin il y a du vin !" répondit le "Burle".
"Ce doit être le coucou !" clama le meunier se dirigeant vers le coussin sous lequel il trouva le vin.
"Bon après" demanda le meunier. Le "Burle" laissa alors le corbeau croasser à nouveau et annonça :
"ensuite, il a dit qu’un rôti se trouvait dans le four en céramique"
"Ce doit être le coucou" clama le meunier se dirigeant ver le four en céramique et dans lequel il trouva le rôti.
Le "Burle" laissa à nouveau le corbeau croasser et annonça :
"ensuite il a dit qu’il y avait de la salade dans le lit"
"Ce doit être le coucou" clama le meunier se dirigeant ver le lit dans lequel il trouva la salade.
Finalement, le "Burle" tapota à nouveau la tête du corbeau qui ronchonna :
"enfin il a dit qu’il y avait du gâteau sous le lit."
"Ce doit être le coucou" clama le meunier se dirigeant ver le lit sous lequel il trouva le gâteau.

Maintenant tous deux se trouvaient attablés, mais la meunière était effrayée et elle s’allongea dans le lit et prit toutes les clés avec elle. Le meunier aurait bien voulu connaître la cinquième vérité mais le "Burle" dit :
"Mangeons d’abord ces quatre premières vérités car la cinquième est plutôt grave." Ils mangèrent donc et ensuite ils discutèrent pour savoir combien le meunier voulait donner pour avoir la cinquième vérité. Ils furent d’accord pour trois cents talents [2]. Puis le "Burle" tapota à nouveau le corbeau afin qu’il croasse distinctement. Le meunier demanda alors :
"Qu’a-t-il dit ?"
"Il a dit que dans l’armoire se cache le Diable !"
et le meunier déclara
"Le Diable doit être chassé, il condamna la porte, mais la femme dû donner les clés et le "Burle" ouvrit l’armoire. Le curé démasqué s’enfuit à perdre haleine.
Le meunier déclara :
"J’ai vu le type noir de mes propres yeux : c’était ma foi vrai !"
Et le "Burle" partit donc, le jour suivant, à potron-minet [3] avec ses trois cents talents.

De retour chez lui, le "Burle" s’imposa partout, se construisit une superbe maison. Et les paysans commèraient, le "Burle" fut indiscutablement distingué, là où une pluie d’or était tombée il avait su en ramener des boisseaux à la maison. Le "Burle" fut traîner devant le bourgmestr, et fut contraint de dire comment lui était venue cette richesse. Il répondit qu’il avait échangé en ville la peau de sa vache contre trois cents talents. Entendant cela, les paysans voulant aussi profiter de l’aubaine, coururent chez eux et abattirent leur troupeau pour dépecer les animaux afin de les vendre à la ville avec profit. Et alors que les premiers arrivaient sur le marché, les marchands ne leur en offrirent plus que trois talents par peau ; et lorsque les autres débarquèrent, ils n’en offrirent même pas autant et déclarèrent "Mais que devrions nous faire de toutes ces peaux."

Alors les paysans se mirent en colère d’avoir été dupé par le "Burle", et voulurent avoir leur revanch. Ils portèrent plainte devant le bourgmestre pour tromperie. L’innocent "Burle" fut unanimement condamné à mort et dû être mis dans un tonneau percé pour être précipité dans la rivière. Le "Burle" fut emmené et un prêtre lui fut présenté qui devait lui lire les écritures. Les autres durent tous être éloignés. Tandis que le "Burle" dévisageait le prêtre, il reconnu le curé qu’il avait rencontré chez la meunière. Il lui dit :
"Je t’ai délivré de l’armoire, délivre moi du tonneau."
Sur ce, le berger poussant son troupeau vint à passer par là, le Burle qui savait qu’il voulait depuis longtemps, être le bourgmestre, s’écria de toutes ses forces :
"Non, je ne le serai pas ! et même si tout le monde le voulait, non je ne le serai pas !" Le berger l’entendant, s’approcha et demanda :
"Qu’as-tu ? Que ne veux-tu donc faire ?" le "Burle" répondit :
"Ils veulent que je sois le bourgmestre si je m’assois dans le tonneau mais je ne le veux pas !" Le berger répondit :
"S’il suffit de cela pour être bourgmestre dit-il, je veux bien m’assoir dans le tonneau. Le Burle déclara :
"Si tu t’assois dans le tonneau, tu seras bourgmestre." Cela satisfaisait le berger, il s’assit donc dans le tonneau et le Burle claqua le couvercle dessus ; puis il prit le troupeau du berger et le poussa. Le prêtre alla au village et dit, "j’ai lu les écritures". Ils revinrent alors et roulèrent le tonneau dans l’eau. Lorsque le tonneau commença à rouler, le berger s’écria qu’il voulait bien être le bourgmestre. Ils crurent que c’était bien le Burle qui criait ainsi, et dirent "Nous sommes bien d’accord, mais il faut d’abord que tu ailles voir la dessous" et ils poussèrent le tonneau dans l’eau.

Sur ces faits, les paysans rentrèrent chez eux, et alors qu’ils rentraient au village, le Burle y entrait aussi en poussant tranquillement son troupeau de mouton avec satisfaction. Les paysans s’étonnèrent et dirent :
"Burle d’où viens-tu ? reviens-tu de la rivière ?"
"Bien sûr ! répondit le Burle, "j’ai coulé profondément, si profondément que je touchai le fond : j’expulsai le bas du tonneau qui se brisa, en sortant je vis une belle prairie sur laquelle paissaient de nombreux agneaux, j’en pris quelques uns pour m’en faire un troupeau. Les paysans s’écrièrent :
"Y en a-t-il encore d’autres ?"
"Oh oui, dit le Burle, bien plus que je n’en ai besoin. Là-dessus les paysans prirent congé pour aller se chercher chacun un troupeau ; le bourgmestre déclara : "Je passe devant !" Et ils allèrent ensemble à la rivière. Dans le bleu du ciel les petits nuages floconneux se miraient dans l’eau de la rivière, les paysans s’écrièrent :
"Nous voyons déjà les moutons au fond !" Le Schulz se précipita et dit :
"Je veux plonger d’abord et me rendre compte ; si c’est bon, je vous appellerai." Puis il se jeta à l’eau : "plouf" clapota la rivière. Et sans demander leur reste, ils plongèrent tous à toute allure lorsqu’il les appela. Le village disparut ainsi et le Burle seul héritier devint un homme riche







Les contes sont la propriété de leurs auteurs.
Envoyez moi vos contes sur ce mail (ajoutez votre nom, prénom et âge), je les mettrai en ligne avec plaisir!
Isabelle de contes.biz