Les contes pour enfant du monde

Le Noël des paysans



En l'an 1000, sur la Baronnie de Joch, le seigneur Antor régnait seul et faisait ce qui bon lui semble. Les paysans le craignaient et n'osaient pas s'aventurer près de son château perché sur les hauteurs de Joch. L'hiver était rude, il faisait très froid et les chaumières des paysans avaient du mal à se réchauffer.

 

Jacot et son épouse Rose avaient deux enfants : Rémy et Alice. Noël approchait et ils savaient qu'ils ne pourraient pas le fêter. Antor empêchait les paysans de fêter Noël alors que lui-même le célébrait avec un grand banquet. Les paysans eurent une idée. Le lendemain, l’un d’entre eux alla chez le seigneur Antor alors qu'il avait une réunion, il laissa une lettre qui disait : « Cher Seigneur, nos enfants ont très envie de fêter Noël. Rendez-vous demain aprèsmidi chez vous ». Mais un grand coup de vent souffla quand le paysan ouvrit la porte pour partir. Le papier s’envola ! Le paysan n'avait pas vu le papier s'envoler. Il rentra chez lui avec un grand sourire. Le seigneur Antor était persuadé d'avoir entendu quelqu'un. Il regarda de tous les côtés. Personne n'était là. Le soir, il s'endormit et la lettre se posa sur son lit. Le lendemain, Antor vit la lettre. Il la lut…

 

Elle disait aussi: « … Cher Antor, si vous ne pensez qu'à vous, je ne vous donnerai pas de cadeaux ». Elle était signée : Père Noël. Il regarda son calendrier. Noël, c'était demain ! Mais il se dit : moi, ce qui m'importe, ce ne sont pas les cadeaux, c'est le banquet. Il déchira la lettre. Quand il vit le lendemain, sous son sapin, des cadeaux sur lesquels étaient écrits : Jacot, Rémy, Rose, Alice,… Il ne les toucha pas et il se dit : « Ils ne m'appartiennent pas et ça m'est égal, car il n'y a que le banquet qui m'intéresse ! D'ailleurs, je commence à avoir faim ! » 17 Il se dirigea vers la cuisine, de délicieuses odeurs flattaient ses narines... « C'est bientôt prêt ? demanda-t-il bruyamment au chef cuisinier. - Oui, mon bon seigneur, c'est presque fini ». Le seigneur alla dans le salon, se posa dans le fauteuil puis s’endormit. Antor rêva des cadeaux et vit un esprit devant lui qui lui dit : « Si tu es trop égoïste avec le noël des paysans, on capturera tous les gens de la ville, et comme ça, tu ne pourras pas fêter ton banquet. Et tous les grands repas seront annulés. »

 

Antor se réveilla en sursaut et dit : «- Ouf ! Tout ça n’était pas vrai !» Il regarda sous le sapin, et les cadeaux avaient disparu ! Il eut un petit peu peur. Il alla voir dans la cuisine : le chef cuisinier et le banquet avaient disparu. Le seigneur Antor sentait qu’il y avait quelque chose qui clochait. Il alla voir à la fenêtre et il s’aperçut qu’il n’y avait plus personne et plus rien. Alors, le seigneur se dit : « j'aurais dû être moins égoïste avec les paysans, je devrais les inviter à mon banquet, mais où sont-ils?, où les trouver? » Désespéré, il alla les chercher au village, mais il ne trouva personne sauf une lettre accrochée à la patte d'un pigeon voyageur. Il la décrocha et la lut ... « Cher seigneur Antor, nous, les paysans, sommes chez le père noël. Votre cuisinier fait des plats délicieux.

 

Désolés mais vous ferez votre banquet tout seul. » Antor se retrouvant tout seul décida de faire une bonne action pour ses paysans : il se rendit dans la forêt et coupa les plus beaux sapins. Sur le chemin de retour, il ramassa de nombreux animaux en guise de cadeau et les mis avec les sapins. Arrivés sur les hauteurs de Joch, il installa dans chacune des chaumières un sapin sous lequel il disposa un cadeau pour chacun. Epuisé après tous ces efforts, il décida de rentrer chez lui. Mais de là-haut, les paysans avaient vu l’effort qu’avait fait leur seigneur et ils décidèrent tous de rentrer fêter noël autour du banquet.

 

Quelle ne fut pas la surprise du seigneur lorsqu’il rentra dans la grande salle du château et qu’il vit le banquet se dérouler comme il l’avait souhaité. Depuis ce jour, à chaque noël, le seigneur Antor prépare un noël merveilleux pour chacun et tous se retrouvent, autour du banquet, dans la joie.

 

FIN







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