Les contes pour enfant du monde

Le père Noël veut prendre sa retraite
Conte écrit par une class de CM1 (Jean-Michel jmf74@wanadoo.fr)


La semaine dernière, dans son gigantesque atelier rouge et blanc, rempli de machines pour fabriquer les jouets, le père Noël décida de prendre sa retraite.


Il interrompit le travail des lutins et leur annonça. Ensuite, il déclara aussi cette mauvaise nouvelle à la mère Noël et aux rennes.


Les fidèles compagnons du père Noël qui mangeaient tranquillement leurs carottes furent déçus et lui répondirent :
« Vous ne pouvez pas nous faire ça ! Pensez aux enfants qui n'auront plus de cadeaux !
- Oui ! Mais ils en ont déjà eu assez, dit le père Noël.
- Non de non ! dit Randolph
- Ici c'est moi le chef, de plus les jouets finissent toujours à la poubelle.
- Vous ne serez plus le chef si vous partez.
- Non mais dites donc vous me prenez pour quelqu'un qui ramasse les poubelles, je suis le père Noël ! Moi je pars à la maison de retraite pour père Noël. »

Après avoir dit sa mauvaise nouvelle, le père Noël repartit dans sa chambre et prépara ses valises pour partir.

      « Moi, de toute façon, j'ai décidé : je vais partir à la retraite. »
La mère Noël rentra dans la chambre et dit :
« Pourquoi veux-tu partir ? On est bien ici !
- Je me fais vieux, et je suis trop fatigué pour continuer une nouvelle année.
- Mais non, tu n'es pas si vieux que ça ! Tu n'as que 211 ans, après tout !
- Quelqu'un qui demande ci, quelqu'un qui demande ça… Moi, j'en ai marre ! »
Le père Noël se dit dans sa tête : « De toute façon, je partirai cette nuit, comme ça, personne ne me verra ! Et puis, d'ici ce soir, j'aurai trouvé quelqu'un pour me remplacer. »
Quelques instants plus tard, la mère Noël continua :
« N'oublie pas qu'il n'y a que toi qui es immortel. Et quand tu auras choisi ton remplaçant et que dans quelques années il mourra, tu feras quoi ?
- Eh bien je le remplacerai par un autre ! répondit le père Noël. »
La mère Noël n'était pas d'accord. Elle lui proposa de prendre son frère Maurice qui lui aussi était immortel comme lui.
Le père Noël répondit : « Oui mais il est déjà père Noël de l'autre côté de la Terre. Il ne pourra pas faire tout le travail.
- Tu n'as qu'à lui prêter tes rennes et tes lutins, insista la mère Noël.
- Bon d'accord mais il est où mon frère ?
- Tu le sais très bien, il habite au pôle Sud.
- On va lui écrire une lettre.
- Occupe-toi d’écrire pendant que, moi, je préviens tous les lutins. »

La mère Noël alla les chercher et leur demanda de préparer les traineaux et les rennes.
Une heure plus tard, Randolph et sa troupe s’envolaient avec les lutins et la lettre.











Le voyage dura plusieurs heures ; même avec un traîneau magique, le trajet était long : il fallait quand même traverser la moitié de la Terre !

Arrivés près du pôle sud, ils reconnurent la maison de Maurice, le frère du père Noël…
Ils s’approchèrent… Mais… La porte était fermée ! Tout était sombre à l’intérieur : elle était vide ! Personne !

« Il n’y a qu’à laisser la lettre dans la boite à lettres ! » proposa un lutin…
Mais Randolph n’écoutait pas : « C’est quand même curieux…
- Il n’y a qu’à laisser la lettre…
- Peut-être qu’ils sont partis… ?
- Il n’y a qu’à laisser …
- Oui, j’ai bien entendu ! Donne-la moi cette lettre ! Mais tu comprends bien que s’il n’y a personne, cela ne sert à rien !
- Euh…
- Quoi encore ?
- Eh bien… Je… Je ne l’ai plus… !
- Plus quoi ?
- Plus la lettre.
- Tu l'as perdue ! ! !
- Oui.
C'est alors que Maurice arriva.
- Youpi !!! dirent les lutins.
- C'est à vous la lettre ? demanda Maurice.
- Oui, répondit Randolph. »
Maurice et les lutins allèrent à l'atelier du père Noël.
L’atelier était énorme  avec des lutins très actifs devant leurs machines. De belles décorations de Noël pendaient d’un bout à l’autre de l’atelier.
« Pourquoi êtes-vous là ? Vous ne devriez pas être en train de faire les cadeaux ? demanda Maurice.
-          C’est pour vous remettre la lettre que vous n’avez pas encore lue…, répondit Randolph
-        -  Ah bon ! Voyons…
-       -   Cher frère,
Je veux prendre ma retraite. Je comprends que si je pars, les enfants n’auront plus de cadeaux. Ma femme m’a suggéré que je pourrai te donner les machines, les lutins, les rennes… pour me remplacer.
-   - Je savais bien qu’il en aurait marre un jour ou un autre. Suivez-moi ! »
Au fond de l’atelier, une porte s’ouvrait sur de nombreuses salles. Dans chaque pièce, des montagnes de jouets : des voitures télécommandées, de beaux livres de lecture et dessin, des peluches…
« Regardez  tous les jouets que je lui ai préparés !
-         -  Je veux bien les distribuer, propose Randolph.
-        -  Marché conclu. Je vais répondre à mon frère. »
Il s'assit à son bureau, prit une plume, de l'encre, et commença à écrire sur un bout de papier :
«  Mon très cher frère, je te comprends, je savais qu'un jour tu allais en avoir marre, comme cela fait 193 ans que tu fais ce métier.
Alors je te propose ceci : cette année, je veux bien emprunter tes lutins et tes rennes et je t'offre même des vacances sur une ile tropicale !
Mais l'an prochain tu reprendras ton métier, car moi aussi j'ai du travail.
Ton frère unique qui t'aime,
                                                 Maurice. »
La troupe et la lettre repartirent au pôle Nord.
Le père et la mère Noël les attendaient à l'entrée.
Après avoir lu la lettre, le père Noël, ému, acquiesça.
« Je ne peux rien refuser à mon frère, je suis d'accord, allez le lui dire. »


Et ce jour de Noël-là, Maurice et les rennes distribuèrent les cadeaux pendant que le père Noël sirotait un cocktail, bien installé dans son transat.

 





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