Les contes pour enfant du monde

La soupe à la princesse



Il était une fois dans la vallée des sorciers, un grand sorcier qui rêvait d'être le plus grand sorcier du monde entier. Depuis bien des années, il cherchait une formule miraculeuse dans tous les grimoires.

Un beau jour, en cherchant dans son énorme grimoire, il la trouva enfin... " Par bouillie de crapaud et jus de chaussette, je l'ai enfin trouvée !! Hourra ! " cria-t-il fou de joie. Il lut la formule attentivement, il était écrit : "Voulez-vous être le plus grand sorcier du monde ? Je parie que oui ! Voici la recette :
Il faut, 2 corbeaux, 2 rats crevés; 4 champignons vénéneux, 3 dents de dragon et en complément, une princesse moche, mais alors vraiment très laide. Il faut qu'elle ait au plus 2 dents, des verrues plein le corps, une haleine qui sent le caca de cochon et des pieds qui sentent le vomi. En plus, elle doit avoir un corps tout ridé, être chauve et avoir des poils sur le menton. Voilà la formule."

" Super ! J'ai tous les ingrédients sauf évidemment la princesse moche. En plus, je ne sais même pas s'il en existe une seule. Bon, on va quand même essayer d'en trouver une !" s'encouragea le sorcier. Puis il partit à la recherche de son fameux ingrédient... Deux ans passèrent, puis trois ans.... mais attention, pas quatre. Vous allez comprendre ! Un jour, le sorcier passait à Rome. Là, il vit une énorme pancarte qui était affichée. Il lut :


Moi, le grand suprême roi
Cornichon Hulip,
je vous propose la main de ma fille
Cunégonde Cornichon.
Peut-être êtes-vous choqués par la photo,
mais en plus
j'offre une somme exceptionnelle
200 000 000 000 F

Merci de votre compréhension.
Roi Hulip Cornichon
4, rue Crotte de Nez
ROME / Italie.

En voyant la photo, bien sur le sorcier sauta de joie et s'y rendit tout de suite. Arrivé au château, il fit la révérence au roi et lui dit :
- Sire, voulez-vous me donner la main de mon dernier ingrédient ? Euh.... Oh pardon ! La main de votre fille ?
- Qui êtes-vous donc cher ami ? demanda le roi surpris.
- Oh j'oubliais, je suis un grand sorcier qui veut devenir très puissant, heu pardon, plus normal si j'épouse votre fille ! J'aime beaucoup les filles très laides, surtout si elles sont princesses. Je la rendrai heureuse, vous savez !

Bien qu'il trouva ces propos un peu louches, le Roi n'allait pas laisser passer une telle aubaine. Il appela donc ses laquais : " Serviteurs, cherchez ma fille, elle est dans sa chambre ! " Ceux-ci, mécontents marmonnèrent : " C'est un cauchemar de chercher sa fille ! Son odeur est trop insupportable ! " Un quart d'heure plus tard, suivie d'une nuée de mouches, la princesse Cunégonde Cornichon arriva toute excitée.
Le sorcier en la voyant, pensa que c'était la chance de sa vie : en effet,
elle n'avait plus que deux dents et des verrues plein le corps. Par contre, elle n'avait pas de poils sur le menton. Le sorcier marmonna à lui-même : " Et puis zut, je la prends quand même pour ma soupe ".
- Qu'est ce que c'est que cette histoire de soupe ? demanda le roi.
- Euh, j'avais eu l'idée de faire une énorme soupe, euh pour notre mariage avec votre délicieuse fille, mentit le sorcier.
- Ah bon ! dit le roi en haussant les épaules. Eh bien mon cher ami, quand voulez-vous célébrer les noces ?
- Le mariage ? !.....Ah oui, le mariage,, bien sûr, euh... demain à l'aube, dit le sorcier.
- Oh oui, quel vonheur ! siffla la princesse entre ses 2 dents.
Et en plus, elle zozote pensa le sorcier, ça n'y fera rien.

Le lendemain, le mariage fut célébré en grande pompe sous les rires de la population incrédule. Les festivités terminées, le sorcier ramena son précieux ingrédient chez lui.
Le lendemain, il lui proposa de prendre un bain. La princesse lui répondit :
- Moi fe feux bien, mais fa va afimer mon odeur.
- Mais non, je t'aimerai toujours autant mon ingréd... euh, ... ma chérie et en plus j'ai quelques produits pour ce problème.
- Alors, f'est v'accord ! dit-elle d'un grand sourire qui fit peur au chat du sorcier. C'est ainsi que, tout heureux, il mit tous les ingrédients dans la marmite.
La princesse lui demanda :
- Fourquoi tu mets tous fes infrédients dans ta marmife ?
- C'est pour que tu gardes ton odeur ma chérie.
- Ah bon ? s'étonna la princesse.
Le sorcier fit chauffer sa marmite à grand feu, puis il appela son ingrédient complémentaire.
- Ma puanteur, ton bain es prêt ! cria le sorcier.
- F'arrive mon bien-faimé !
La princesse se glissa dans la marmite et tout d'un coup il y eut une énorme explosion accompagnée d'un épais nuage de fumée.
Devinez qui en sortit... ?
Une princesse, mais pas n'importe laquelle ! Elle était magnifique, avec de beaux cheveux blonds agrémentés de quelques mèches brunes. Un magnifique sourire et de beaux yeux pétillants illuminaient son visage.

Le sorcier n'en revenait pas. Ses yeux sortaient des orbites et sa bouche grande ouverte lui donnait un air ahuri.
- Mais, Mais qui... qui êtes-vous ? balbutia-t-il d'une voix incrédule ou
l'on sentait malgré tout poindre une certaine admiration.
- Je suis la fée de cette forêt ! répondit elle avec un ton énigmatique. Un sourire charmeur restait pendu à ses lèvres et laissait le pauvre sorcier sans réaction. Après un silence, elle ajouta d'un ton mystérieux :
- Beau sorcier, es-tu d'accord de rester avec moi pour la vie ? Cette question inattendue eut pour effet de sortir le sorcier de son état de choc.
- Mais... je ne vous connais pas ! Et en plus je vais vous dire, je suis déjà marié avec l'horrible princesse Cornichon. Au fait, vous la connaissez ? interrogea le sorcier avec un sourire un peu moqueur.
- Oui, et je la connais même très bien.
- Ah bon ? s'étonna-t-il. Tout à coup, il réalisa qu'il avait en face de lui la Princesse qui avait été certainement transformée par sa potion. " Vous êtes Cunégonde ? prononça-t-il d'une voix mal assurée. "
- Eh oui ! s'exclama-t-elle en riant. En fait, je crois que vous avez mal lu votre recette et grâce à vous, je suis devenue belle. Tout ce dont je rêvais, dit Cunégonde. En plus, vous vouliez me rester fidèle sans m'avoir reconnue. Je ne vous en aime que plus !
Le sorcier n'avoua pas le vilain sort qu'il lui réservait encore une heure plus tôt. Il était trop heureux qu'une femme aussi belle accepte de rester avec lui comme épouse ! Il se jeta dans ses bras et ils dansèrent de joie une bonne partie de la nuit.

Finalement, ils annoncèrent la nouvelle au monde entier, vécurent heureux et eurent beaucoup de petits sorciers et de petites princesses.





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